Organisée du 21 au 25 mai par l’ONF, elle a donné lieu ce mercredi 21 mai après-midi à une manifestation en forêt de Cîteaux. L’information a été donnée par le biais d’affichettes, dont une était visible à l’entrée de la route forestière du Foyer pour ce qui concerne Auvillars. Mais il faut croire que ce n’était pas suffisant compte-tenu du nombre restreint de visiteurs… Bien dommage, car les interventions étaient variées et de grande qualité. 3 heures très enrichissantes et bol d’air assuré !




Dès l’arrivée, le regard est attiré par un jeune artisan qui se prépare à travailler un morceau de chêne assez atypique car il n’est pas très long et présente une fourche à son extrémité : il s’agit de Marius Creuze, charpentier, qui a fait volontiers partager sa passion pour les arbres. Il explique qu’il s’est fait une spécialité du travail sur les pièces de bois noble mais non valorisées car elles ne rentrent pas dans le standard recherché par le commerce. Ainsi, il récupère ces rebuts et les façonne avec des outils un peu oubliés qu’on ne trouve plus que sur les vide-greniers, et fabrique des pièces uniques sur demande.

Ensuite, nous partons avec Brigitte, technicienne responsable du secteur, a la découverte des arbres de la forêt et des mares caractéristiques de Cîteaux.

Ainsi, nous découvrons avec surprise que chênes, hêtres, charmes et bouleaux ne sont pas les seuls habitants des lieux puisque nous rencontrons aussi un néflier et un tilleul.

Au bord d’une mare, qui disparaîtra en été, on observe des tritons. Leurs voisins, salamandres ou crapauds sonneurs à ventre jaune (caractéristiques de cette forêt et protégés) ne nous feront pas le plaisir de se montrer. Un autre jour peut-être…

Brigitte nous donne également des informations sur une installation bizarre dans un enclos grillagé, un peu plus loin. Il s’agit de recueillir des fleurs de chêne dans des citernes (fermées pour l’instant), ou des glands dans des bâches déployées selon les besoins, afin de mesurer la capacité de floraison et de fructification des arbres.

Certains troncs sont équipés d’un système autonome de mesure de croissance.

Ces travaux s’inscrivent dans un projet nommé RENECOFOR (Réseau National de suivi à long terme des Ecosystèmes Forestiers) dont les actions vont s’étaler sur 30 ans, l’objectif étant de mesurer l’état de santé de la forêt et de détecter les éventuels changements à un stade très précoce. En Côte d’Or, l’expérience porte sur les chênes sessiles.

En attendant l’intervention suivante, nous allons visiter les stands installés un peu plus loin.

Celui de la communauté de communes Gevrey-Chambertin/Nuits-St-Georges présente les activités nature proposées sur l’année, en tant que gestionnaire de la zone Natura 2000 dont fait partie la forêt de Cîteaux. Un calendrier très riche est disponible sur le site ccgevrey-chambertin-et-nuits-saint-georges.com

A côté, un jeune technicien de l’ONF propose des activités ludiques aux petits et aux grands, pour observer des insectes ou mesurer ses connaissances des arbres.

Le troisième stand est celui de l’association La Choue, qui étudie et protège les rapaces nocturnes de la région. Victimes entre autre de la raréfaction des lieux propices à l’habitat de ces oiseaux, l’association installe des nichoirs partout où c’est possible. C’est l’occasion d’apprendre que les clochers sont très souvent grillagés pour empêcher l’entrée des pigeons…et donc de la chouette appelée « effraie des clochers ». Ce n’est pas le cas à Auvillars où le clocher abrite une de ces chouettes (ou 2 ?…), nous l’avons constaté lorsque l’église a été rouverte après 2 ans de fermeture.

La dernière activité proposée est la visite guidée d’une réserve biologique intégrale. Il y en a 2 sur le secteur, pour une surface totale de 46 hectares. L’objectif est de laisser une parcelle sans intervention humaine, si ce n’est couper les arbres morts ou les branches qui pourraient présenter un danger le long de la route forestière. La chasse y est interdite.

Créée en 1989, la réserve abrite un peuplement exceptionnel de chênes et de hêtres âgés de 150 à 200 ans, et une abondance de bois mort sur pied et au sol : ce lieu propice aux animaux a permis de développer une faune particulièrement riche en espèces remarquables, dont des oiseaux protégés, des coléoptères dont certains très rares, et des chauve-souris (15 espèces identifiées). Un suivi scientifique régulier est pratiqué par l’Université de Bourgogne. A l’heure actuelle, cette réserve est aussi riche que la forêt de Bialowieza, en Pologne, connue pour être la dernière forêt primaire d’Europe.

La question posée actuellement est de savoir qui, du chêne ou du hêtre, prendra le pas sur l’autre…réponse dans 100 ans ?…

Pendant ce temps, notre charpentier a bien avancé . 3 heures de travail, quand même…

Un métier sportif !

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